Fatigue ou anémie ?

Pendant l'hiver, le soleil fait des apparitions souvent timides. On devient alors apathique et presque sans entrain. On se dit qu'on est fatigué. Et si derrière celle-ci se cachait plutôt une anémie ?

La fatigue

Elle est plus un symptôme d'une maladie ou d'un trouble sous jacent qu'une maladie à proprement parler. Toutefois, il est tout à fait normal de la ressentir de façon passagère à la suite d'une courte nuit de sommeil ou d'un intense effort physique ou intellectuel. La vraie fatigue est celle que l'on ressent au réveil, avec une difficulté à se lever, alors qu'on a suffisamment dormi. On manque d'énergie, on a des difficultés à se concentrer, et parfois, on peut avoir des troubles de l'humeur : tristesse, irritabilité, nervosité...

Une fatigue peut également se ressentir au cours ou à la suite d'une période infectieuse, allergique ou menstruelle ; pendant la grossesse ; lors de troubles ou difficultés psychiques (stress, surmenage, deuil...), de prise de certains médicaments à effet somnolant (antitussifs, antihistaminiques, myorelaxants, calmants...) et paradoxalement lorsqu'on abuse de certaines boissons excitantes (café, thé, coca...), ou si on présente certaines carences en vitamines, en minéraux ou oligo-éléments. On ne parlera de fatigue chronique que lorsque celle-ci dure plus de 6 mois.

Il faut alors rechercher sa cause qui peut être un problème cardiaque, un trouble de la thyroïde, une maladie métabolique comme le diabète ou des maladies rhumatismales, un cancer ou une anémie.

L'anémie et ses symptômes

Elle est un problème de santé plus fréquent qu'on ne le pense. Les personnes les plus touchées sont les femmes qui ont des menstruations abondantes ou qui sont victimes d'hémorragies en raison de la présence de fibrome ou de problèmes d'ovaires ; la femme enceinte ou qui allaite ; les personnes qui se nourrissent très mal et donc carencées surtout les personnes âgées, les nourrissons et les jeunes enfants; celles atteintes d'une maladie chronique ou de trouble gastro-intestinal pouvant engendrer des hémorragies ou interférer avec l'absorption des nutriments celles dont l'hérédité prédispose à une hémorragie ou qui subissent des traitements invasifs (chimio ou radiothérapie...); et celles atteintes d'une infection virale (hépatite, VIH...). L'alcoolisme est également un facteur de risque de l'anémie.

La plupart des personnes ayant une anémie légère ne le remarquent pas. L'intensité des symptômes varie selon sa gravité, le type d'anémie et sa vitesse d'apparition. Lorsquelle apparaît progressivement, les symptômes sont moins évidents. Elle se caractérise par une diminution du nombre de globules rouges ou de l'hémoglobine, décelée au cours d'une prise de sang par un hémogramme (formule sanguine complète) que le médecin interprétera. L'hémoglobine est composée de protéines - la globine - et d'un pigment - l'hème - qui donne la couleur rouge au sang. C'est ce pigment qui fixe le fer et qui transporte l'oxygène des poumons vers les cellules. Cet élément est indispensable pour la production d'énergie par celles-ci.

Ainsi, les symptômes de l'anémie sont les résultats de l'appauvrissement des tissus en oxygène transporté par les globules rouges. On la reconnaît par une fatigue, une pâleur, froideur des mains et des pieds, des étourdissements ou des vertiges, des maux de tête, une accélération du rythme cardiaque et/ou un essoufflement accru à l'effort. D'autres peuvent apparaître en cas d'anémie plus grave comme des douleurs dans les membres, l'abdomen, le dos ou la poitrine, des troubles visuels, une jaunisse et de l'enflure aux membres.

Les causes d'une anémie

Outre l'hémogramme, le médecin peut demander d'autres analyses sanguines qui permettent de préciser davantage le diagnostic, et de découvrir la cause de l'anémie. Il existe plusieurs types d'anémie mais leurs causes peuvent être regroupées en deux grandes catégories : tout ce qui diminue la production des globules rouges ou qui accélère leur rythme de destruction, et une hémorragie (perte de sang importante à l'extérieur du système circulatoire).

Cette hémorragie peut se produire de façon aiguë, donc sur une courte période de temps; ou chronique, par de petites pertes sur une longue période.

Comment lutter contre l'anémie ?

En complément des traitements spécifiques selon le type d'anémie, pour prévenir et traiter une anémie, il faut :

-          un régime alimentaire sain et équilibré. Ce régime doit être suffisant en apport en fer (œuf, poisson, foie, céréales complètes ou légumineuses), en vitamine B12 (œuf, poisson, volaille, épinards, céréales complètes et légumes secs) et en acide folique (orge, bœuf, levure de bière, riz brun complet, agneau, légumes secs, champignons, abats, légumes à feuilles vert foncé-épinards, cressons, asperges- et oranges).

-          des suppléments en fer et en vitamines, prescrits par le médecin si le taux de ces derniers dans le sang est trop bas malgré une bonne alimentation.

-          une atmosphère bénéfique qui peut remédier à l'anémie. A l'issue dés traitements, un séjour en dehors des zones d'agglomération, où l'atmosphère est plus saine et peu polluée peut aider à faire remonter le taux de globules rouges.

-          bien s'hydrater car une mauvaise hydratation augmente la viscosité du sang et peut provoquer des crises douloureuses ou engendrer des complications.

-          éviter les exercices trop intensifs car ils peuvent causer de la fatigue supplémentaire. En cas d'anémie prolongée, il est important de ménager le cœur : celui-ci doit travailler beaucoup plus en raison du transport insuffisant en oxygène lié à l'anémie. Dans tous les cas, il faut demander l'avis de son médecin.

-          des transfusions lorsque l'anémie est trop grave.

« Un train peut en cacher un autre ». Si une fatigue persiste malgré une automédication en fortifiants ou en compléments alimentaires vitaminiques, une consultation s'impose afin de détecter une éventuelle anémie.

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